Les romans de terroir
Bien qu'ayant vécu la plus grande partie de sa vie loin de la Normandie de son enfance, Raymond Ruffin la portait toujours en son coeur. Il a donc consacré les dernières années de sa vie à écrire des romans qui fleurent bon le terroir normand. Le premier d'entre eux, "Léontine du Pays d'Auge", connût un grand succès dès sa publication avant tout auprès des lecteurs normands, ravis de redécouvrir avec cet ouvrage un peu de leurs racines communes et de leur patois menacé d'oubli. Le livre fut ainsi en tête des ventes en Normandie, tous genres confondus, lors de l'été 2003. Beaucoup de lecteurs, émus par le personnage de Léontine demandèrent alors une suite. Et c'est ainsi que Léontine traversa deux autres de ses ouvrages: "La désenvouteuse du Pays d'Auge" et "Crimes en forêt d'Auge". Hélas la disparition de l'auteur n'a lui a pas permis de terminer: "souvenances d'un galvaudeux", son dernier projet d'ouvrage.
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Léontine, n'était autre que l'arrière-grand-mère de Raymond Ruffin dont le livre relate la vie entre 1870 et la Seconde Guerre mondiale en Normandie. L'auteur s'est remémoré les récits entendus dans son enfance en mettant en scène une histoire rurale et sociale balayée par les tourments de la première moitié du XXe siècle...
C’est au cœur du vert et chatoyant Pays d’Auge que se déroule cette histoire. Une histoire simple que celle de Léontine, mariée sans amour à un riche propriétaire – de dix ans son aîné – qui se révélera bien vite être un alcoolique débauché. Une femme exemplaire Léontine, dure à la tâche et rude avec elle-même, mais d’un dévouement et d’une sollicitude sans limite envers son entourage et sa famille.
De Saint-André-d’Hébertot à Bonnebosq, en passant par les Authieux-sur-Calonne et Clarbec, sa vie est un parcours semé d’embûches qu’elle surmonte avec un courage discret et quotidien.
C’est dans les souvenirs et les anecdotes que lui racontait son arrière-grand-mère que Raymond Ruffin a puisé la matière de ce roman qui plonge le lecteur dans la vie paysanne du Pays d’Auge entre les années 1870 et 1929. Il en tisse une fresque pleine de vie, de couleurs, de personnages pittoresques, qui illustre les travaux et les jours d’un monde rural en mutation, avec ses coutumes et ses usages, ses drames et ses petites comédies, ses plaisirs simples et ses douleurs silencieuses… Tous les goûts et les parfums d’un terroir bien vivant dont le savoureux patois restitue la force et l’originalité.
Ed. France Empire - 2004 - 455 pages
Raymond Ruffin devant le cimetière où repose sa chère Léontine. (reportage france3 Normandie)
Et séance de signature en Pays d'Auge (france 3 Normandie).
C'est un univers de maléfices et de mystères, qui trouble encore aujourd'hui beaucoup de monde, que nous propose de découvrir Raymond Ruffin. Il s'inspire bien sûr d'histoires entendues dans son enfance, mais surtout des confidences de son ami l'abbé
Costel, qui fut pendant de longues années exorciste du département de la Manche. Dans le tranquille village du Val d'Auge, le temps s'écoule paisiblement. Mais un jour, tout bascule : des fermes sont touchées par des maléfices, des décès brutaux surviennent et des incendies ravagent les campagnes. On murmure que le grigou de la Brière ne serait pas étranger à tout cela et on commence à parler d'enquéraudements . C'est alors que Geneviève de Laforcherie vient s'installer, après la mort de ses parents, dans une demeure familiale sur la route d'Auvillars. Pour les Valiens, elle va devenir la désenvoûteuse , car elle possède un flux magnétique, mis en évidence lors de ses études à Paris et cultivé à l'Institut Métapsychique, qui lui permet de soulager bien des maux. Le père Groult, de sa fermette, observe les événements qui agitent la commune. Lorsqu'un crime odieux est commis au Val, avec son bon sens paysan il décèle vite le coupable, tandis que les gendarmes piétinent. Dans les deux cafés du bourg, où s'interpellent les joueurs de dominos, les lan bon train. Les deux amuseux locaux, Charles le peintre et Nénesse le barbier-coiffeur, y apportent souvent la détente suivant leur inspiration qui mêle chansonnettes et historiettes. Toute cette vie paysanne, rythmée par les travaux des champs, est fidèlement restituée par Raymond Ruffin qui respecte le patois augeron et l'impose dans ses dialogues. Dans la même veine que Léontine, qui apparaît d'ailleurs de temps en temps, ce roman s'affirme comme un nouvel hymne au terroir du Pays d'Auge.
Ed. France-Empire (2003). 438 pages.
Crimes en forêt d'Auge est le troisième volet d'une trilogie romanesque dédiée au Pays d'Auge. Où l'on retrouve avec plaisir le personnage de Léontine...
Février 1928. Eugène Raulin, bûcheron de son état, découvre au petit matin, sur la parcelle qu'il exploite, le corps de son employeur. On s'interroge encore sur les causes du décès lorsque, quelques jours plus tard, Eugène trouve un deuxième cadavre. Il n'y a plus de doute, cette dernière victime a été étranglée et porte comme la première, accroché à sa veste, un carré de tissu sur lequel est dessiné un étrange symbole.
Les gendarmes soupçonnent et arrêtent Eugène, avant de le relâcher après qu'un troisième corps eut été identifié aux abords du massif forestier. L'inspecteur Kerbraz, dépêché en urgence, mène l'enquête, assisté par Marguerite Chapuis, une historienne des civilisations férue de généalogie. Y a-t-il un rapport entre les meurtres et ce projet d'aéroport sur les hauteurs de Trouville qui provoque la colère des exploitants forestiers et des populations environnantes ? Faut-il plutôt chercher du côté de ces mystérieux " bandeaux verts " qui revendiquent les crimes ? Où vers ces vieilles familles qui cultivent des rites hérités des Templiers...
Templiers qui auraient, dit la légende, dissimulé une partie de leur trésor quelque part sous la forêt ?
Ed. France Empire. 251 pages.