La résistance dans l'opération overlord
L'Opération OVERLORD n'a pu être possible que grâce à l'apport fondamental fourni par la Résistance française, et c'est là un aspect historique qui n'avait jamais été souligné jusqu'à l'édition de ". La résistance dans l'opération Overlord".
Bien que le général Eisenhower ait déclaré le 6 juin 1945 - un an plus tard :
L'apport de la Résistance dans la préparation et les opérations de débarquement , sa contribution à la bataille pour l'établissement des têtes de pont, son appui lors des grandes offensives sur Caen, Avranches, et son concours pour la traversée de la Seine, a pesé d'un poids décisif sur l'effondrement du front allemand. On peut évaluer cette contribution à l'équivalent opérationnel de plusieurs unités ...
Cette contribution, les historiens ne l'ont guère évoquée, si ce n'est par bribes ou par allusions.
De leur côté, les Allemands qui eurent à en souffrir, n'ont pas manqué d'expliquer leur défaite en Normandie en raison de l'activité de la Résistance . Ainsi le général Speidel, chef d'état-major du groupe d'armées B de Rommel déclarait le 3 juin 1947 au journaliste Ernest Hemingway :
"La totale maîtrise de l'air par l'aviation alliée rendait impossible de jour tout cheminement des unités motorisées , puis l'activité de la Résistance la nuit qui obstruait ou piégeait les accès secondaires , fit perdre 3 à 4 jours à la Panzer Lehr. Lorsqu'elle parvint enfin le 9 au contact, le point critique était dépassé".
Si l'on avait besoin d'une confirmation, on la trouverait dans le Journal de marche de la 9è Panzer qui mentionne :
"La Hohenstaufen ne réussit à se rassembler au sud d'une ligne Falaise - Condé-sur-Noireau que le 27 juin. La marche de tout le 2ème SS Panzer Korps est retardée par l'action de la Résistance qui a déposé des engins explosifs détruisant les pneus des véhicules ou obstrué les routes avec des arbres abattus. Les véhicules bloqués sont alors victimes de l'aviation ennemie."
Des appréciations de ce genre, il en existe des dizaines émanant aussi bien des chefs alliés que des généraux allemands. Parmi ces derniers, Josef Reichert commandant la711è Division, et surtout le général Max Pemsel, chef d'état-major de la 7è Armée , qui nota sur son rapport du 10 juin 1944 : Les lignes et les câbles coupés, détruits par la Résistance, je n'avais aucune idée de la situation le 6 juin au soir... Dans l'ignorance de la réalité sur le terrain durant ces heures cruciales , je dirigeais la bataille à la manière de Guillaume le Conquérant : à vue de nez et à l'oreille ...
On pourrait multiplier les citations évoquant le rôle et l'importance de la Résistance française, relever dans les écrits ou les déclarations de responsables et de chefs américains, britanniques, allemands, ces remarques élogieuses pour les uns et acerbes pour les autres.
Il s'en dégage une vérité première : c'est que les actions des forces clandestines appliquant les plans : vert, violet, bleu, rouge, établis par l'état-major de la France Libre , furent bien souvent , disons le mot , déterminants pour la réussite de l'Opération Overlord.
Si les plans de celle-ci et ses implications géographiques mirent en avant les formations patriotiques des régions normande, bretonne, d'Auvergne, du Limousin, d'Aquitaine, il convient de ne pas oublier que dans les autres les actions entreprises pour mobiliser les forces ennemies loin du front normand furent essentielles en matière de blocage des convois, de démantèlement de leurs structures et de leurs communications, notamment dans l'Ain, le Jura, la Savoie, les Pays de Loire, la Champagne, la Bourgogne, et jusqu'aux Pyrénées.
Toutes les organisations résistantes : A.S. - F.T.P.F. - S.O.E. se mobilisèrent pour affaiblir le potentiel et les forces ennemies, et il s'ensuivit cette levée spontanée - parfois difficile à contrôler - qui accourait au combat libérateur.
C'est cette épopée glorieuse, mais trop souvent sanglante , qui est évoquée dans l'ouvrage avant de présenter toutes les données de cette extraordinaire fresque historique.